• Nicolas Rey

    J'ai lu un  début prometteur, un léger passage à vide il y a 15 ans... Et puis courir à 30 ans... J'ai suivi un peu le vieillissement d'un écrivain de talent, star des plateaux télé et du petit monde germano-pratin parisien. Et j'ai été amoureuse de ce jeune homme si beau et à l'esprit si tortueux qui exprimait tellement bien les paradoxes de notre génération. Et puis je suis tombée hier sur l'interview de Nicolas Rey dans On n'est pas couché hier. Moins de Dix ans après. Je ne l'ai pas reconnu évidemment, le jeune homme maigre et incisif s'est transformé en vieillard à la voix pâteuse, au physique de sexagénaire qui pourrait passer pour un genre de père noël dépressif; j'ai reconnu dans le débit lent, les phrases préparées et la posture courbée l'effet d'une addiction aux antidépresseurs par laquelle Nicolas pense sans doute avoir combattu toutes les autres addictions. Il y a quelque chose de cruel aux journalistes de lui montrer ses premières interview, un jeune homme vif et arrogant qui maîtrise parfaitement l'art oratoire d'intéresser les médias, dont l'image brille comme malgré lui. Le Nicolas Rey d'aujourd'hui ressemble au grand frère bourré qui vit reclus dans une caravane d'un début prometteur , comme si déjà à 25 ans, Nicolas avait su parfaitement anticiper la fin, plaqué par son amie qui ne le supporte plus, un enfant qu'il voit en pointillé, une famille qui le supporte à bout de bras comme un fardeau malgré son génie reconnu par tous. Il y a quelque chose d'obsène dans les médias de présenter ce type manifestement dans une mauvaise passe, de le soumettre à l'approbation du public, lui et son phrasé ralenti, son corps plus du tout sexy, ses anecdotes dont on entend trop qu'elles ont été préparées à l'avance et qu'elles seront ressassées d'un média à l'autre. Car l'homme parait vide, il a tout dit, il a épuisé le champs des possibles, est malade assez gravement parait-il, ne lui reste plus qu'à attendre abvec le moins de souffrance possible cette mort qu'il redoute. Il y a quelque chose de touchant dans cet homme qui vient vendre tout ce qu'il lui reste - lui-même -, mettre ses tripes à nu sur un plateau télé en espérant remonter la pente une nouvelle fois. Le livre sera un carton Nicolas, les français aiment les histoires de stars déchues. j'espère que cela te permettra de sortir un peu de la caravane.... 

    Ce qui est terrible, c'est de voir que la dépression est beaucoup plus télégénique et socialement acceptable  à 30 ans qu'à 44 ans.

    Une autre conclusion tragique à cette histoire: Frédéric Beigbeder tient beaucoup  mieux l'alcool et la cocaïne que Nicolas Rey. Sans doute une prédisposition génétique, mais c'est triste pour ce dernier. 


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