• Ca a commencé comme une bonne nouvelle: j'étais prise sur un nouveau poste. Et puis l'angoisse a commencé:

    Et si..

    Et si la cheffe était folle ou méchante ou insupportable

    Et si on n'avait rien à se dire

    Et si j'avais à nouveau mal au bras

    Et si je m'ennuyais trop

    Et si ce n'était pas mieux

    Et si je regrettais

    Et si je faisais une erreur

    Et si j'avais tort de tenter

     

    Alors dans l'infini de mes nuits sans sommeil, les questions ont commencé à tournoyer... Cela a duré, duré, un jour, une semaine, un mois, des mois....

    L'angoisse a peu à peu contaminé tous mes mouvements, tous mes gestes... elle me saisissait le matin et ne me lâchait plus jusqu'au soir. Il fallait prendre des comprimés pour tenter de la maîtriser. elle devenait de plus en plus envahissante, de plus en plus infernale

    Elle ne se laissait pas faire. Je n'arrivais plus. Plus à dormir plus à me lever, plus à marcher. Elle me faisait croire que le bonheur était perdu pour toujours, que je n'y arriverais plus, que désormais tous les jours seraient sous le joug de cette horrible chappe de plomb.

    Elle était présente quand je me levais et présente quand je me couchais.

    Faire le mauvais choix.

    Ne pas avoir pris la bonne option. Renoncer au relatif confort de ces dernières années.

    L'angoisse a tout contaminé, mes enfants pleuraient et hurlaient car ils me sentaient à bout, mon conjoint n'en pouvait plus.

    Alors j' ai dit stop, et j'ai renoncé. encore et toujours.

    J'ai renoncé à tout je ne sais pas si j'aurais été plus heureuse ou plus malheureuse mais je ne pouvais plus vivre comme ça.

     

     


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  • Alors ce sera ça ta vie...

    Lever 7h, préparer, emmener les enfants à l'école, aller au boulot, un boulot chiant évidemment, mais tous les boulots ne sont-ils pas chiants sinon on te payerait pas pour le faire ma pauvre, sinon ça s'appelle un hobby, une passion, pas un boulot, bref, passer la journée au boulot jusque 18h et puis reprendre la voiture dans l'autre sens et récupérer les morveux, le bain, le repas, les devoirs faits à l'arrach. parce qu'on n'en peut plus, les cris le soir parce qu'ils n'en peuvent plus non plus, coucher tout le monde, ouf, une demi-heure de calme et puis aller se doucher, seul bon moment de la journée, sentir l'eau qui enlève la crasse de la journée, régler le robinet à fond, le plus chaud possible, sortir comme une écrevisse, rouge et enfin u peu réchauffée avec un vague sentiment de bien-être pour la première fois de la journée, c'est, sortir une machine ou faire un peu de rangement, s'engueuler un peu pour la route histoire de se rappeler qu'on est deux dans cette galère qi prend l'eau, puis aller se coucher, ne pas pouvoir lire, juste aspirer à dormir, éteindre toutes les voix en soi qui crient stop, ces mêmes voix qui vous réveilleront trois heures plus tard sous le coup dune heure du matin et vous tiendront éveillée jusque cinq avec un seul discours: ça ne peut plus durer, ça ne peut pas être ça ma vie, ça fait une demi décennie que j'ai pas rigolé du tout, ça fait une dizaine d'années que je m'ennuie, mais tu le sais bien tous ces migrants qui rêvent de ton confort, eux ils n'attendent que ça, vivre ta petite vie misérable, ils attendent ce confort là, cette douche chaude le soir après avoir couché leurs enfants, cette vie en carton, ils en rêvent alors comment peux-tu oser....

    Avoir envie de partir malgré tout mais pourquoi, pour où? Est-ce qu'on na pas tous envie de partir pour le regretter ensuite? Est-ce que le bonheur ce n'est pas justement ces journées de répétition mornes et sans aucun imprévu, ça s'appelle la sécurité, la stabilité, et tout le monde court après ça... Alors tu continueras, les années qui suivent, jour après jour, à jouer cette comédie en essayant de ne pas trop te poser de questions puisque c'est ça le mode d'emploi qu'on t'a vendu, tu partiras en vacances quelques jours pour revenir aussi vite, tu n'oseras pas dire que tu te sens morte à l'intérieur, éteinte par cette routine mortifère, que le travail t'apporte autant de bonheur que de pisser jour après jour dans une coquille vide, que tes enfants sentent bien le problème et deviennent infects, ou te posent des questions gênantes, pourquoi tu rigoles jamais maman, alors tu t'accrocheras pour eux, tu continueras jour après jour.

    Un jour toutes ces années passées, toutes ces années perdues te sauteront à la gueule et tu mettras un grand coup de dynamite dans tout cet ordre apparent, et les gens ne comprendront pas, pourquoi brise-t-elle son bonheur, elle avait tout pour être heureuse, le café le matin et la douche chaude le soir, et tu voudrais leur dire qu'être heureuse pour toi c'est avant tout se sentir vivant et que tu as l'impression d'être un automate, toujours debout, robotisé mais ne ressentant plus rien et que tu donnerais n'importe quoi pour ressentir quelque chose de vrai une fois, une dernière fois dans ta vie.


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  • C'est l'histoire d'un mec qui est né en banlieue à Evreux. Un gars des banlieue au patronyme qui risque de lui porter préjudice. Assez intelligent pour s'en jouer, poursuivre des études et se faire un petit réseau dans le monde politique via des francs-maçons et un peu de piston maternel. C'est l'histoire d'un mec qui aimait bien la castagne. Et qui sans doute, a voulu allier son goût pour la bagarre et son goût pour la politique en jouant les gardes-du-corps pour de vieux présidents et élus chauves et qui sans doute a excellé dans ses fonctions. Au point de monter les échelons jusqu'à l'actuel président. C'est l'histoire d'une chance pour la France, la chance pour la France du peuple émigré qui vit en banlieue et dont tous les politiques de gauches vantent les mérites sans jamais vraiment le rencontrer. C'est l'histoire d'un mec qui a appris patiemment les codes de l'élite et a fini par se prendre son origine sociale en pleine gueule. L'illustration du triste proverbe, le naturel revient au galop. Le mec, échauffé sans doute par des bobos parisiens se prenant pour des rebelles, il oublie qu'il bosse pour le président de la République et il en profite pour aller castagner un ou deux  manifestants mignons sous tous rapports pourtant. C'est l'histoire d'un beur qui va taper un petit bourgeois comme à toutes les sorties d'école privées des quartiers sensibles. Les gamins se font casser des côtes en pleine rue, ça ne fait pas une affaire d'état. Mais là, ça se passe devant le nez du président de la république et accessoirement quelques caméras. Alors ça fait désordre. c'est l'histoire d'un mec qui a tout fait pour s'en sortir, qui a évolué de la ZUP a l'Elysée et qui se plante en beauté au dernier moment. C'est l'histoire d'une fatalité sociale? D'un coup, les Mélenchons de Gôche sont moins convaincus de voir dans cet homme une channnnce pour la France, et au lieu de saluer son parcours méritocratique et son intégration presque sans faute, ils plongent dans la faille. Quant aux lepeniste de toutes générations, ils sont bien contents de voir que cet Alexandre n'est pas aussi Alexandre qu'il n'y paraît et qu'il a autant merdé que les crânes vides et rasés qui leurs servent habituellement de garde-du-corps. pour une fois que la violence n'est pas dans leur camps, les voilà qui s'insurgent et se gaussent et se gobergent. Plus républicains et pacifistes que jamais. Choqués de milices qu'ils voulaient rétablir il n'y a pas si longtemps. C'est l'histoire de toute l'hypocrisie du monde politique français. L'histoire qui illustre l'aveuglement total de la gauuuche qui adore les immigrés surtout quand ils ne bossent pas pour eux et restent bien au chaud dans leurs quartiers. L'histoire qui illustre la duplicité de la Droite, qui aime bien utiliser la violence mais seulement quand elle s'exerce à l'encontre des migrants. C'est l'histoire d'une inversion sociale. Qui est la victime, qui est le bourreau, le jeune d'origine immigrée qui a tout fait pour s 'en sortir mais ne maîtrise pas encore tous les codes du sérail ?(il le vivra ainsi d'ailleurs, comme une violence contre celui qui n'est pas du sérail, de Science-Po ou HEC). Le manifestant des beaux-quartiers qui, s'attendant à tomber sur des CRS muselés comme ils le sont en général pour éviter tout scandale, s'est pris toute la violence ordinaire des quartiers dans la gueule (et qui retournera vite à ses études de fils à papa après cette carrière de Che Guevara de courte durée)? Le passage a tabac en règle qu'ils ont subi n'est pas plus violent que celui que subissent des milliers de jeunes, juifs, blancs, beurs, noirs, homo, dans les quartiers sensibles, et sur lesquels ferment les yeux allègrement les politiques de tous bords. Rien à voir, circulez.

    C'est l'histoire de la fracture sociale française, du type qui voulait s'appeler Alexandre mais reste quelque part un Benalla et sera jugé comme un Benalla, un petit voyou des quartiers vite redescendu du pied d'Estale où il s'était propulsé. L'histoire de celui qui s'appelait Alexandre pour de vrai mais a voulu jouer les Bonnie and Clyde un jour férié entre deux partiels pour connaître le grand frisson. C'est l'histoire d'une fracture sociale entre Alexandre et Benalla, de plus en plus en lutte, incompris dans les villes, les quartiers, les écoles, les tribunaux de France... C'est l'histoire dont on n'avait pas besoin après la coupe du monde, l'anti-Mbappé et l'anti-Umtiti, la preuve par l'exemple de la difficulté d'accéder au pouvoir quand on vient de tout en bas. L'histoire qu'adorerait Bourdieu et tous les déterministes et psychanalystes. Le sur-moi de Benalla, son inconscient, semble lui avoir rappelé violemment ce qu'il était, un petit caïd des banlieue sans  loi mais avec la foi, au pire moment d'exposition médiatique. Pas de bol Alexandre, dans notre monde à nous, il y a les cours de krav-maga pour faire ça et encore, pas trop fort, mais c'est tout. 

    Alexandre, je ne peux m'empêcher de ressentir un peu d'empathie pour toi....

    Quant à Macron, habile illusionniste, il continuera de sourire sur les selfies et serrer les mains des puissants sans plus serrer la tienne. Il t'a donné ta chance, tu l'as perdue, bêtement, stupidement, il te restera les supermarchés et les discothèques pour jouer au vigile si ton casier judiciaire n'est pas trop entaché. Personne n'aura pitié de toi, et tu retourneras à Evreux ou Rillieux ou Venissieux. 

    Benalla a gagné, Alexandre a perdu, vaincu par knock-out. 


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  • Est-ce d'avoir marché pendant des heures sur les sommets enneigés?

    Est-ce d'avoir vu tant de splendeurs, tant de beautés?

    Ces  sommets que j'ai pu fouler, l'air trop pu de ces contrées...

    Est-ce de renouer trop brutalement avec celle que j'étais par le passé?

    Je suis comme en apesanteur

    Mon corps vole mon esprit flotte

    Je n'arrive pas à me poser

    Je n'arrive pas à réintégrer ce quotidien stupide

    Où il ne faut que travailler

    Mon corps pèse une plume, j'ai l'impression de voler

    Mon esprit est resté accroché dans les cimes blanches immaculées

    Je voudrais tant y retourner mais tous les passages sont bloqués.



     

     


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  • Il a bien fallu ...

    Troquer les soirées enfumées dans les bars pour les matinées ennuyeuses en réunion

    Troquer les jeans déchirés et les tee-shirt Nirvana pour un petit chemisier sage et un pantalon skinny 

    Troquer les grandes randonnées en montagne contre le petit tour du pâté de maison pour aller au parc 

    Troquer les repas nutella café contre une salade pré-emballée

    Troquer nos délires et nos fous-rires contre des managers et de la productivité

    Troquer nos chansons préférées contre le bruit de la machine à café 

    Il a bien fallu continuer à vivre

    Tout en tant mort au dedans

    Il a bien fallu faire semblant 

    Il a fallu parler immobilier

    Au lieu de dire la vérité

    Il a fallu tout comparer

    Nos voitures et nos barbelés

    Pour encore mieux se la pêter

    Ceux qui avaient foi en la vie

    ont accepté de jouer le jeu

    D'autres se sont égarés

    Sur ces routes toutes tracées

    D'autres les ont prises à rebours

    Avant de toutes les faire péter

    Mais malgré leurs calembours

    Personne n'en a rigolé

    Il a bien fallu devenir grand

    Pour le faire croire à nos enfants 

    Payer toutes nos factures à temps

    Et même nos impôts en râlant

    Sur ces autoroutes de l'ennui

    Combien se sentent ballotés?

    Combien tentent de fuir la nuit

    En fumant doucement des roulées?

    Nous ferons croire à nos enfants

    Comme nos parents l'ont fait avant nous

    Que seul le travail est important

    Et qu'on n'est pas devenu fous.

     

     

     


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