• C'est l'histoire d'un mec...

    C'est l'histoire d'un mec qui est né en banlieue à Evreux. Un gars des banlieue au patronyme qui risque de lui porter préjudice. Assez intelligent pour s'en jouer, poursuivre des études et se faire un petit réseau dans le monde politique via des francs-maçons et un peu de piston maternel. C'est l'histoire d'un mec qui aimait bien la castagne. Et qui sans doute, a voulu allier son goût pour la bagarre et son goût pour la politique en jouant les gardes-du-corps pour de vieux présidents et élus chauves et qui sans doute a excellé dans ses fonctions. Au point de monter les échelons jusqu'à l'actuel président. C'est l'histoire d'une chance pour la France, la chance pour la France du peuple émigré qui vit en banlieue et dont tous les politiques de gauches vantent les mérites sans jamais vraiment le rencontrer. C'est l'histoire d'un mec qui a appris patiemment les codes de l'élite et a fini par se prendre son origine sociale en pleine gueule. L'illustration du triste proverbe, le naturel revient au galop. Le mec, échauffé sans doute par des bobos parisiens se prenant pour des rebelles, il oublie qu'il bosse pour le président de la République et il en profite pour aller castagner un ou deux  manifestants mignons sous tous rapports pourtant. C'est l'histoire d'un beur qui va taper un petit bourgeois comme à toutes les sorties d'école privées des quartiers sensibles. Les gamins se font casser des côtes en pleine rue, ça ne fait pas une affaire d'état. Mais là, ça se passe devant le nez du président de la république et accessoirement quelques caméras. Alors ça fait désordre. c'est l'histoire d'un mec qui a tout fait pour s'en sortir, qui a évolué de la ZUP a l'Elysée et qui se plante en beauté au dernier moment. C'est l'histoire d'une fatalité sociale? D'un coup, les Mélenchons de Gôche sont moins convaincus de voir dans cet homme une channnnce pour la France, et au lieu de saluer son parcours méritocratique et son intégration presque sans faute, ils plongent dans la faille. Quant aux lepeniste de toutes générations, ils sont bien contents de voir que cet Alexandre n'est pas aussi Alexandre qu'il n'y paraît et qu'il a autant merdé que les crânes vides et rasés qui leurs servent habituellement de garde-du-corps. pour une fois que la violence n'est pas dans leur camps, les voilà qui s'insurgent et se gaussent et se gobergent. Plus républicains et pacifistes que jamais. Choqués de milices qu'ils voulaient rétablir il n'y a pas si longtemps. C'est l'histoire de toute l'hypocrisie du monde politique français. L'histoire qui illustre l'aveuglement total de la gauuuche qui adore les immigrés surtout quand ils ne bossent pas pour eux et restent bien au chaud dans leurs quartiers. L'histoire qui illustre la duplicité de la Droite, qui aime bien utiliser la violence mais seulement quand elle s'exerce à l'encontre des migrants. C'est l'histoire d'une inversion sociale. Qui est la victime, qui est le bourreau, le jeune d'origine immigrée qui a tout fait pour s 'en sortir mais ne maîtrise pas encore tous les codes du sérail ?(il le vivra ainsi d'ailleurs, comme une violence contre celui qui n'est pas du sérail, de Science-Po ou HEC). Le manifestant des beaux-quartiers qui, s'attendant à tomber sur des CRS muselés comme ils le sont en général pour éviter tout scandale, s'est pris toute la violence ordinaire des quartiers dans la gueule (et qui retournera vite à ses études de fils à papa après cette carrière de Che Guevara de courte durée)? Le passage a tabac en règle qu'ils ont subi n'est pas plus violent que celui que subissent des milliers de jeunes, juifs, blancs, beurs, noirs, homo, dans les quartiers sensibles, et sur lesquels ferment les yeux allègrement les politiques de tous bords. Rien à voir, circulez.

    C'est l'histoire de la fracture sociale française, du type qui voulait s'appeler Alexandre mais reste quelque part un Benalla et sera jugé comme un Benalla, un petit voyou des quartiers vite redescendu du pied d'Estale où il s'était propulsé. L'histoire de celui qui s'appelait Alexandre pour de vrai mais a voulu jouer les Bonnie and Clyde un jour férié entre deux partiels pour connaître le grand frisson. C'est l'histoire d'une fracture sociale entre Alexandre et Benalla, de plus en plus en lutte, incompris dans les villes, les quartiers, les écoles, les tribunaux de France... C'est l'histoire dont on n'avait pas besoin après la coupe du monde, l'anti-Mbappé et l'anti-Umtiti, la preuve par l'exemple de la difficulté d'accéder au pouvoir quand on vient de tout en bas. L'histoire qu'adorerait Bourdieu et tous les déterministes et psychanalystes. Le sur-moi de Benalla, son inconscient, semble lui avoir rappelé violemment ce qu'il était, un petit caïd des banlieue sans  loi mais avec la foi, au pire moment d'exposition médiatique. Pas de bol Alexandre, dans notre monde à nous, il y a les cours de krav-maga pour faire ça et encore, pas trop fort, mais c'est tout. 

    Alexandre, je ne peux m'empêcher de ressentir un peu d'empathie pour toi....

    Quant à Macron, habile illusionniste, il continuera de sourire sur les selfies et serrer les mains des puissants sans plus serrer la tienne. Il t'a donné ta chance, tu l'as perdue, bêtement, stupidement, il te restera les supermarchés et les discothèques pour jouer au vigile si ton casier judiciaire n'est pas trop entaché. Personne n'aura pitié de toi, et tu retourneras à Evreux ou Rillieux ou Venissieux. 

    Benalla a gagné, Alexandre a perdu, vaincu par knock-out. 


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